Le « cartel du lino » épinglé par la justice




Le 20 Octobre 2017, par Aurélien Delacroix

Le marché français du revêtement de sol a été dominé par trois fabricants qui, depuis les années 90, se sont entendus sur le dos des consommateurs pour maintenir des prix élevés. Le « cartel du lino » a été condamné à une amende salée.


L'Autorité de la concurrence a infligé une amende de 302 millions d'euros aux groupes Forbo, Gerflor et Tarkett, ainsi qu'au syndicat professionnel qui régit le milieu. Le régulateur a jugé que ce groupe d'entreprises a formé un cartel illégal pour bloquer la concurrence et fixer des tarifs élevés. Les fabricants ont usé de procédés élaborés pour s'entendre entre eux : réunions secrètes dans des hôtels et des lignes téléphoniques dédiés à l'entente, rien n'a été laissé au hasard.

L'enquête sur ce cartel du lino a débuté en 2013, suite à un signalement auprès de la DGCCRF, la direction de la répression des fraudes. En marge des réunions du syndicat professionnel du revêtement de sol, le SFEC, les trois entreprises ont commencé à échanger des informations sur leurs parts de marché ainsi que leurs prévisions commerciales. Puis, à partir de 2001, des réunions discrètes ont été organisées afin de fixer des prix en dessous desquels il était impossible de descendre. Les trois sociétés élaboraient également les stratégies à adopter avec certains clients.

Une « charte » a même été mise en place en 2002 afin d'éviter qu'un des fabricants ne se lance dans un « dangereux marketing vert » : pas question d'évoquer les performances environnementales des produits ! Tarkett est l'entreprise qui écope de la plus lourde amende (165 millions), suivi par Forbo (75 millions) et Gerflor (62 millions). Le syndicat SFEC devra s'acquitter de 300 000 euros.


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